Transavia, la compagnie toujours plus verte
Paris, le 12 juin 2020 – À l’occasion d’une journée spéciale sur le tarmac de Paris-Orly, Flight-Report a pu découvrir les différentes initiatives mises en place par la low-cost du groupe Air France – KLM pour réduire son empreinte écologique.
L’écopilotage : un ensemble d’actions pour réduire les émissions de CO2
Aujourd’hui, chacun entend de plus en plus parler d’écopilotage sans toujours savoir à quoi ce nouveau terme fait réellement référence. L’écopilotage désigne une grande variété de décisions, de mesures et d’actions pouvant être prises par les pilotes pendant ou avant le vol, afin de réduire leur impact sur l’environnement. À titre d’exemples, on cite régulièrement l’approche à descente continue ou encore le roulage monomoteur.
Les mesures d’écopilotage chez Transavia ont commencé à être mises en place dès la naissance de la compagnie en 2007. Elles se sont notamment développées ces dernières années sous l’impulsion des nouvelles techniques liées au big data.
Des applications pour assister les pilotes dans leurs décisions
Avec ses partenaires, Transavia a mis en place plusieurs outils à destination des pilotes pour favoriser la pratique de l’écopilotage. La compagnie travaille actuellement avec deux start-ups : OpenAirlines et Safetyline.
SkyBreathe, l’outil développé par OpenAirlines, permet à la compagnie et aux pilotes de suivre au quotidien la consommation de carburant et la performance environnementale des vols.
« Chaque pilote, à l’issue de son vol, peut voir s’il a bien appliqué ce qu’on appelle les best practices, que l’on a déterminées nous-mêmes au préalable au sein de la compagnie », nous précise Simon Leblanc, notre accompagnateur de la journée et commandant de bord à Transavia. Ces pratiques consistent notamment au roulage monomoteur une fois posé, au bon respect des procédures anti-bruit au décollage, ou encore au respect de l’emport réglementaire de carburant.
« Cet outil est doublement intéressant: d’une part le pilote peut suivre ses propres progrès au fil du temps à travers l’application, mais il peut aussi se challenger en se comparant aux autres pilotes et voir les axes de progrès qu’il lui reste à explorer ».
Le système est assez intuitif : le graphique apparaît vert lorsque les bonnes actions ont été appliquées, tandis que le rouge signifie qu’il reste encore des axes d’amélioration. Toutes ces données sont anonymisées, si bien qu’un pilote ne peut consulter les vols d’un autre collègues, mais simplement comparer sa performance à la performance agrégée de l’ensemble des pilotes de la compagnie. Le respect de ces pratiques est laissé à l’appréciation des navigants, sans constituer une contrainte réglementaire ou une manière de les évaluer.
Avec Safetyline, l’autre partenaire, Transavia a participé au développement de la suite OptiFlight, un ensemble d’applications destinées à optimiser les performances de l’avion en vol, et donc l’emport carburant.
L’application OptiClimb, par exemple, calcule les vitesses optimales de montée pour le vol, en prenant en compte les données météorologiques à chaque altitude ainsi que l’historique des vols de l’avion. « Cela permet, par un modèle de machine learning, d’apprendre constamment, de prendre en compte le vieillissement de la cellule, le vieillissement des moteurs, […] contrairement aux vitesses basiques que peut donner Boeing à travers le FMC [(ordinateur de bord)], qui ne prend en compte que le type avion ». En moyenne, l’outil OptiClimb permet d’économiser environ 80kg de carburant par montée.
Certaines applications de Safetyline s’intègrent avec des outils qu’utilisent déjà les pilotes de Transavia. C’est notamment le cas d’OptiDirect, qui fournit des suggestions de raccourcis en vol, et qui s’intègre avec l’application météo eWAS. Ainsi, sur une même interface, l’équipage peut à la fois visualiser la météo sur le parcours, ainsi que les raccourcis qu’OptiDirect lui recommande sur la base des raccourcis régulièrement accordés par le contrôle aérien sur les vols Transavia passés.
Digitalisation de la documentation de bord et winglets
L’engagement de Transavia pour réduire les émissions de CO2 ne se résume pas aux techniques de pilotage respectueuses de l’environnement. L’utilisation aujourd’hui de ces applications a été permise en équipant les pilotes et les avions de tablettes numériques. Ces tablettes ont permis de limiter la quantité de papier embarqué à bord, et donc de réduire la masse de l’avion ; une autre source d’économies significatives de carburant.
Prochaine étape pour Transavia ? Le paperless : la digitalisation complète de toute la documentation de vol ; un objectif que la compagnie espère atteindre dans les prochaines années.
L’engagement pour une aviation plus verte passe enfin et surtout par le choix des appareils qui composent la flotte. Simon Leblanc nous rappelle que la totalité des Boeing 737 de Transavia sont équipés de winglets. « Cette extrémité de l’aile qui part vers le haut permet de diminuer la traînée en bout d’aile, ce qui réduit la consommation et donc les émissions de CO2 de l’ordre de 4 à 5% ».
Conclusion
Avec cet ensemble d’initiatives, Transavia veut montrer que sa taille relativement réduite et la flexibilité de ses équipes lui donnent l’occasion d’explorer et de tester de nouvelles pratiques pour décarboner le transport aérien.
Ces projets concrets vont permettre à Transavia de réaffirmer son image de compagnie innovante et engagée, et certainement de continuer à attirer une clientèle de voyageurs soucieuse de son empreinte environnementale.
La compagnie a pour ambition de poursuivre ces initiatives et de les étendre à d’autres champs de ses opérations. Comme d’autres avant elle, Transavia projète en 2020 de réduire significativement l’utilisation du plastique à usage unique à bord de ses avions. Il restera néanmoins à savoir quel niveau de priorité ces initiatives écologiques garderont à l’heure des transformations majeures qu’annonce l’ère post-Covid19 au sein du secteur.