Airbus et ses partenaires sont pionnières pour une aviation plus durable
Paris et Toulouse, le 28 septembre 2021 – Confiante dans la reprise des déplacements internationaux, Airbus a invité dès le début de l’été une centaine de représentants des médias à Toulouse pour deux jours de sommet sur les défis du secteur afin de rendre le secteur aéronautique plus durable. Au delà de l’échéance de 2035 avec le lancement des avions avec une propulsion à hydrogène, Airbus et ses partenaires veulent démontrer qu’ils n’attendent pas cette date pour agir pour la préservation de la planète. De la généralisation des trajectoires optimisées au développement des appareils avec de nouveaux modes de propulsion en passant par l’innovation pour de la logistique à l’expérience passager, retour sur les initiatives concrètes prises par le secteur pour agir aujourd’hui.
Des trajectoires de vols (enfin) optimisées
Pour marquer le coup d’envoi de ce sommet, c’est le vol Air France AF7518 de Paris Charles de Gaulle à Toulouse Blagnac qui a été choisi pour inaugurer l’initiative « Albatross » et réalisé dans le cadre du programme commun de ciel unique européen SESAR JU ( Single European Sky Air Traffic Management Research).
Ce vol réalisé en collaboration avec Airbus, Air France et la Direction des services de la Navigation aérienne (DSNA) a permis de démontrer une nouvelle fois qu’une trajectoire de vol optimisée et une descente continue offrent des gains de consommation et donc d’émission de CO2 entre 5 et 10%. Au total, 1 000 vols commerciaux en conditions réelles vont être effectués dans les mois à venir afin de valider ces premiers bons résultats
« ALBATROSS » suit une approche holistique couvrant toutes les phases du vol et implique directement tous les acteurs concernés tels que les compagnies aériennes, les services de navigation aérienne, les gestionnaires de réseaux, les aéroports et les industriels, tout en abordant les aspects opérationnels et technologiques de l’aviation et de la gestion du trafic aérien (ATM) »
Communiqué Airbus du 21 septembre 2021
Mais l’optimisation des trajectoires de vols ne s’arrête pas aux frontières de l’Europe. LATAM en partenariat avec Airbus rajoutera la fonction d’optimisation du profil de descente » (DPO) sur plus de 200 des ses Airbus de la famille A320. Concrètement, le profil de descente à régime minimum dit IDLE est mieux calculé par l’ordinateur de bord (FMS) ce qui permet des gains substantiels de consommation de carburant.
Il n’empêche, les compagnies sont agacées de voir qu’après tant d’années les gouvernements n’arrivent toujours pas à s’entendre dans la création de ce ciel unique européen qui permettrait pourtant de faire jusqu’à 10% d’économie de rejet de CO2 et cela immédiatement. Aucune difficulté technique comme l’indique Eurocontrol par la voix du PDG d’easyJet qui demande ainsi un plus grand pouvoir à cette organisation qui est en charge de la gestion du trafic aérien en Europe.
« You have to give a bigger mandate to Eurocontrol »
Johan Lundgren, PDG d’easyJet
Carburant durable, électricité et hydrogène, des solutions diverses pour réduire les rejets de CO2
Une électrification limitée aux petits appareils
Si les avions électriques ont connu de nombreux démonstrateurs, le poids des batteries reste particulièrement problématique ce qui en fait une solution limitée aux appareils les plus légers comme les drones et les hélicoptères urbains.
A l’occasion de ce sommet, Airbus a d’ailleurs présenté sa nouvelle version du CityAirbus, un drone-taxi 100% électrique qui veut transformer la mobilité urbaine. Un premier démonstrateur est attendu pour 2023 avant une certification pour 2025 puis une mise en service dès 2027 !
La solution temporaire des carburants durables (SAF)
Le carburant d’origine durable SAF (Sustainable Aviation Fuel) coûte aujourd’hui de 5 à 7 fois plus cher que le carburant traditionnel. les compagnies legacies sont volontaires et les avions Airbus sont déjà certifiés pour voler avec jusqu’à 50% de SAF mais la disponibilité de ce carburant et son coût le rend encore assez anecdotique.
Certaines compagnies prennent cependant déjà des engagements, Delta Air Lines et Cathay Pacific prévoient d’utiliser 10% de SAF d’ici à 2030. Pour Lufthansa, l’utilisation de SAF est une solution pour les prochaines années mais le coût reste prohibitif, selon ses calculs, si la compagnie allemande utilisait du SAF sur l’intégralité de ses vols domestiques, le surcoût serait de l’ordre de 3 à 3,5 milliards d’€ par an, in-absorbable à l’heure actuelle.
« Airlines are using Sustainable Aviation Fuel (SAF) but they’re not really available where we’d like them to be available. »
Thomas Reynaert, Managing Director A4Europe
Le discours est moins enthousiaste du côté des compagnies low-cost représentées à ce sommet par easyJet et Frontier. Ils estiment que le SAF n’est pas forcement différent des autres mécanismes de compensation carbone et que les volumes requis semblent incompatibles sans créer une nouvelle tension sur l’approvisionnement alimentaire. Il faut dire que le SAF est la seule solution crédible pour l’instant pour rendre plus verts les vols long-couriers en gros porteurs.
Du côté d’Airbus, un partenariat avec Signature Flight Support lui permettra de réaliser dès novembre de cette année, l’intégralité de ses livraisons d’avions depuis Mobile, Alabama avec une part de carburant durable (SAF).
L’hydrogène
Dévoilé en septembre 2020, Airbus confirme l’ambition de mettre en service son premier avion propulsé par Hydrogène (H2) pour 2035.
“We are more and more confident that hydrogen aircraft by 2035 is an achievable goal, but policy and infrastructure need to be in place at the right time, at the right quantity, at the right place and at the right price. »
Guillaume Faury, PDG d’Airbus
Les acteurs se mobilisent autour de l’hydrogène, Air Liquide et Vinci Airports ont signé cette année un MoU avec Airbus pour préparer l’arrivée du premier avion propulsé par H2 en 2035. Avant cette échéance, plusieurs aéroports dont Lyon Saint Exupery seront en mesure de proposer de l’hydrogène dès 2023 car son usage est très varié.
Mais pour que la transition vers l’hydrogène soit un succès, il est essentiel que l’ensemble des acteurs investissent dans cette nouvelle technologie, y compris les concurrents dont l’américain Boeing qui semble plus réservé pour le moment.
“I think I can say quite loudly that we would welcome Boeing on this adventure to bring zero emission aviation to reality.”
Glenn Llewellyn, VP Zero Emission Aircraft à Airbus
L’expérience passager n’est pas oubliée
Ce sommet a aussi été l’occasion de récréer une sorte de mini salon du Bourget dans la forme d’un Static Display présentant les innovations actuelles et futures d’Airbus.
Pour l’expérience passagers, c’est à bord de cet Airbus A350-900 appelé « Airspace Explorer » que sont testées les innovations de demain.
Parmi lesquelles, un large écran d’accueil ultra fin qui est entièrement personnalisable et connecté, ou bien encore l’obscuration électro-chromatique des hublots. Cette dernière solution développée par la société Gentex, permet d’obscurcir à convenance la teinte des hublots. Ce n’est pas une nouveauté en soit car tous les Boeing 787 en sont déjà équipés mais Airbus a préféré attendre la troisième génération de cette technologie (Gen 3) plus rapide et offrant 100% d’obscurité (10x plus foncé que la Gen 2) avant de la proposer en option pour ses compagnies clientes de l’Airbus A350.
L’accent est aussi mis sur la connectivité de la cabine : de la gestion du galley et des approvisionnements au fonctionnements des sièges. Tout est pilotable depuis des tablettes ou smartphones pour gagner du temps, améliorer l’expérience client mais aussi la maintenance prédictive lorsqu’un élément est en panne.
Autre innovation présentée à bord, la possibilité de diffuser sur les coffres à bagages des messages vidéos d’ordre sécuritaire, publicitaire ou bien d’ambiance. Les options de personnalisation sont infinies et peuvent se coupler avec le mood-lighting même si nous avons du mal à voir son usage en pratique surtout quand les hublots de la cabine sont tous ouverts.
Conclusion
Après 18 mois de la pire crise que le transport aérien ait traversé, le secteur emmené par Airbus n’a jamais été aussi engagé pour assurer sa survie et sa prospérité pour les décennies à venir. Les solutions à court terme se concentrent sur l’optimisation des trajectoires et des profils des vols, sur l’utilisation de carburant durable (SAF) et sur les politiques de renouvellement des flottes. A moyen terme, un redesign des ailes et l’électrification des appareils les plus légers permettront de réduire la consommation de carburant traditionnel. Enfin, l’hydrogène qui est une énergie propre avec zéro rejet de CO2 représente la technologie la plus crédible et la plus attendue à long terme en particulier pour les vols courts et moyen-courriers.
A la fin de la journée, la grande question reste l’attente des consommateurs et ce qu’ils seront prêt à payer pour voyager par la voie des airs d’une manière plus écologique. Les gouvernements peuvent être aussi en être acteurs et accompagner cette transition au travers de subventions mieux utilisés. Le bénéfice de l’aérien sur les populations est indéniable et il faut éviter que celui-ci soit réservé à une élite au risque de creuser les inégalités.